jeudi 6 mars 2014

Les sculptures de Rebecca Welz de l'ombre à la lumière à New York

"Smoketrees and Jellyfish" 
Les sculptures de Rebecca Welz

à la Galerie June Kelly New York du 28 février au 5 Avril 2014


Les sculptures de Rebecca Welz sont des strucrures accrochées au mur ou pendues à des fils dans la galerie. Des cercles approximatifs et des lignes ondulantes en constituent le dessin énergique. Elles sont faites de cercles et de lignes d’acier soudés, raccordés, noués avec du fil de fer. La structure visuelle qui en émane semble comme évanescente, élégante. La rudesse du métal y trouve pourtant la souplesse d’un trait de crayon à une échelle inégalée. Les oeuvres ont une présence troublante. Dans la galerie June Kelly à l’éclairage électrique, les ombres succesives de la sculpture se fixent dans le regard médusé du spectateur en mouvement. Quand la sculpture est mobile, il en trouve le dessin changeant, ombre rabattue sur le mur ou le sol. Dans la lumière du soleil, l’ombre vibre, elle crée la peinture changeante des fumées et des nuées. La sculpture se fait matrice, elle égréne le dessin et les possibles dans le flux de lumière, au dela, puissance et calendrier solaire.

Smokerings
La sculpture “Smokerings” est un exemple, des anneaux d’acier  répétés portés par les lignes ondulantes diagonales. La scupture ajourée prend la lumière. Son ombre dessine sur le mur du “white-cube” de la galerie une peinture abstraite par la lumière sans cesse changeante du jour. La sculpture dont le titre évoque les ronds de fumée crée le dessin mythique de l’origine de la peinture.


Queen
La sculpture “Queen”se présente en anneaux répétés difformes et fils d’acier tendus, comme autant de filaments d’une  impossible méduse. La forme des flux qui la traverse, évoque  la nage de  l’ornithoptére en apesanteur, mouvement circulaire à la fois drone et hydre qui fascine et pétrie d’effroi shakespearien “King ” dit-elle !


La fascination de Rebacca Welz pour les objets volants légers mouvants et accrochés semble être née de son enfance au Japon. Elle fut dés son plus jeune âge fasciné par la vitalité et la puissance formelle des rites Shinto quand le peuple japonais écrit des voeux sur des petites bandes de papier attachées à des bambous qui symbolisent le tissage des filets des marins, et  leur souhaite ainsi : “Bonne Chance et  Bonne Santé !”
King 

Rebecca Welz est une plongeuse sous-marine émérite, dont l’oeuvre est également influencé par la sensation d’apesanteur de la vie sous-marine et par la variété des formes fonctionnelles des créatures observées dans les mers caraîbes, et c’est lors d’une résidence d’artiste à Monteray Baye, qu’elle observe des méduses. Professeur de Biomimétisme au Pratt Institure de New York, Rebecca Welz  analyse avec ses étudiants  comment les informations sont transmises et conservées à differentes échelles depuis la nano-échelle pour être transposées en formes utiles et pratiques, puis en Idées. Bien que ne travaillant pas directement à partir de la nature, ces travaux cherchent à en démontrer la force, la puissance et le mouvement. Sa sculpture joue du contraste entre le matériel lourd de l’acier qui la forment et les formes souples, vivantes et lumineuses nées de l’abstraction : cercle, ligne, plan. Et c’est au cours d’une résidence d’artiste allouée par une Compagnie Solaire en Californie que Rebacca Welz a glané et récupèré des morceaux de métal qu’elle assemble  en “steel nets” (filets d’acier), sculptures qu’elle présente à la Galerie June Kelly.

Knitpiece
L’oeuvre de Rebecca Welz, sculpteur abstraite new yorkaise évolue depuis une trentaine d’années au travers des thématiques du pli et de la transparence, jouant le pliage du plexiglass ou de l’origami d’acier, mixant plans et topologie, mobile et art cinétique.



Les anneaux répétés de fils d’acier tendus sont comme autant de filaments d’une méduse impossible traversée des flux contemporains. Les sculptures semblent danser dans les courants de l’art contemporain avec leurs mouvements circulaires. Si dans les flux thermodynamiques, les formes trouvent leurs formes optimales de la contrainte dynamique, n’en est-il pas de même de toutes les oeuvres dans les flux d’images qui caractérisent notre époque esthétique ? Par delà la présence singulière, si singulière de ses oeuvres, Rebecca Welz nous propose de penser la place de l’archétype dans les flux des images.


Dans la lumière du soleil, elle forme sur le mur une ombre qui tient autant du crayonné que de l’estompé. La sculpture vibrant trait de crayon se fait dessin en volume et sa projection offre au regard une pensée purement abstraite matrice des possibles rabattus sur le mur ou sur le sol. “Swinging”.Peinture d’un mythe naissant. La sculpture de Rebecca Welz mobile, dynamique, lumineuse pétrifie le regard de sa Beauté.

Erik Levesque
Swinging
photos : Courtesy Rebecca Welz 2014

"Smoketrees and Jellyfish" 
Rebecca Welz
Galerie June Kelly New York du 28 février au 5 Avril 2014
166 Mercer Street, New York, NY 10012/212-226-1660
(Between Houston and Prince Streets)
Tues. - Sat. 11-6

Deux vidéos sur Youtube à voir ….