lundi 10 août 2015

Héloïse Guyard - Actualités

Mardi 18 août 2015 dès 19h

Maison des Quais
Espace du rez-de-chaussée

11 rue des Quais, 
Port Joinville, 
ILE D'YEU

(au bout du Port, après la pharmacie, face au bateau vert Le Corsaire)

Entrée libre tous les jours de 11h à 13h et de 18h à 20h 
ou sur rendez-vous au 06 13 05 42 25

Héloïse Guyard y organise tous les matins des cours de dessin et d'aquarelle
tous âges tous niveaux matériel fourni.
Les places sont limitées, n'hésitez pas à vous inscrire 06 13 05 42 25!

Toutes les infos sur www.heloiseguyard.com

samedi 8 août 2015

Katharina Grosse retrospective

Katharina Grosse est une peintre allemande, que nous avons eue l’occasion de voir à Paris dans des installations/peintures au Palais de Tokyo ou Musée d’art moderne de la Ville de Paris ou à  Beaubourg.
Actuellement en parallèle à sa participation à la Biennale de Venise le musée de Wiesbaden lui consacre une rétrospective jusqu’au  11 Octobre 2015 

“Sieben Stunden, Acht Stimmen, Drei Bäume” - 

Sept Heures, Huit Voix, Trois Arbres.





















A l’entrée une grande installation, qui rappelle celle présentée à Biennale de Venise, deux énormes troncs d’arbres avec leurs racines, et leurs branchages, sont posés, comme des étrons entrecroisés, sur des remugles de graviers rose, des draps tachés de bleus ou verts pendent à l’arrière pour en suggérer le dépôt fluvial. Le limon est balafré et recouverts de couleurs acides et pures, racines orange, tronc verts et bleus, sables roses, violines, branches roses ou bleues donnant à l’installation pèle même l’image d’un dépôt d’ordures et d’alluvions qu’une crue catastrophique et irrationnelle à déposer là au coeur du musée entre les collections. 


















Inonder le musée et faire crue dans l’espace linguistique du musée de son ordonnancement soigné, entre tableau et archive où trônent, semble être le projet de  Katharina Grosse. Ses oeuvres colorées se placent dans les angles de la boite blanche et immaculée du musée pour en interrompre le déroulement de son discours académique.


Grandes installations de feuilles pendues couvertes d’un vert de pisse ou des empreintes de pinceaux verticales et blanches tracent la perte. Dégoulinade énorme en un épanchement viscérale de grande cascade desséchée s’opposent aux objets blancs sur fond blanc de la collection permanente.

















Dans les sous-verres, elle présente un travail - assez sage - à bases de collages et de trames de flux découpés assemblés en contradictions,  où  couleurs fluos, rouges terres s’opposent à des jaunes phtalocyanine inerte et sans action. Le tout accompagné de dessin au fusain d’un étrange classicisme abstrait.




Son art s’apparente au tag, mais d’un tag chaotique, sans logos, d’une écriture absente. La peinture est un flux, une perturbation de l’image, un parasitage où  s’affirme l’espace haptique  qui se construit par la main et qui préexiste au pur visuel. Elle montre la  contradiction entre la texture, la peinture et l’image le pur visuel. Prolongement d’une forme de  l‘actionnisme viennois  ou de Arnulf Rainer qui raturaient les images, les corps et.les portraits photographiques, Grosse rature la réalité, celle de l’image, de la belle image et brouille la réalité d’un effet de moirage, d’un flou gaussien, Alors elle fait image de la peinture comme une perturbation, une raclure, un brouillage qui s’oppose au logos réifié du musée.


En street-artiste, (elle est de la génération de Bansky , J.R  et autres, ndlr) elle agit dans l’espace public (le musée, la ville) et comme tel  voit son oeuvre d’essence politique. Affirmation d’une énergie féminine en opposition radicale au trio des machos de la Nouvelle Allemagne Baselitz, Richter, Lüpertz, ceux qui font oeuvre historique et politique de la relation de la psyché allemande au totalitarisme et qui lui opposent  un :  “Les femmes ne peignent pas très bien. C’est un fait !“ comme dit le vieux provocateur Georg Baselitz.




Katharina Grosse prend la peinture au mot. Elle est la fille d'un germaniste célèbre et d'une mère peintre. La peinture est la convergence des forces dans le champ, affirmait André Bazin, au contraire de l’image qui par le jeu des divergences renvoît au  hors champ. Katharina Grosse va faire agir des forces dans le hors champ pour rapporter le  champ dans le cadre. De son aérographe, de son rouleau, de son pinceau, elle  (re)peint littéralement le monde, change les couleurs des arbres, et recouvre l’espace commercial d’un célèbre constructeur automobile allemand et affirme ainsi la peinture au coeur de la cité. Elle met la peinture - et ses problématiques - dans l’espace publique en dialogue, en questionnement, en jeu pour et par le grand public.

Katharina Grosse 2 octobre 1961 - Freibourg - (ex-RFA) - Allemagne. Elle enseigne entre Dusseldorf et Berlin.

Image courtesy Katharina Grosse et Musée Wiesbaden.